Tandis que le cinéma roumain triomphe à l’étranger, les salles du pays se vident

Avec à peine un peu plus de 0,1 billet de cinéma vendu en moyenne par an et par habitant – soit environ 30 fois moins qu’en France – la Roumanie est, statistiquement, l’un des pays les moins cinéphiles d’Europe. Une tendance qui ne cesse de s’aggraver puisque la fréquentation des salles a diminué d’un tiers en quatre ans, passant de 4 millions et demi de spectateurs en 2003 à moins de 3 millions en 2007. Dans le même temps, les cinéastes roumains triomphent dans les festivals du monde entier avec, en point d’orgue, la Palme d’Or obtenue à Cannes en 2007 par Cristian Mungiu pour son film Quatre mois, trois semaines et deux jours. Comme le déclarait récemment à l’AFP, Radu Mihaileanu, réalisateur français d’origine roumaine : « C’est vraiment un paradoxe, les cinéastes roumains sont primés à l’étranger et le public du monde entier va voir leurs films, sauf en Roumanie ».

Cette baisse de fréquentation s’accompagne de nombreuses fermetures de salles de cinéma. Le pays n’en compte plus que 70 – pour 22 millions d’habitants – tandis qu’il y en avait encore près de 200 il y a quatre ans. Elles sont, de plus, souvent dans un état pitoyable. Au cours des quatre dernières années, seuls les multiplexes se sont développés passant de 8 à 11, tandis que les salles indépendantes disparaissaient progressivement et que les cinémas de campagne fermaient les uns après les autres, conduisant à une concentration des salles dans les cinq plus grandes villes du pays. Ainsi, Cristian Mungiu a été contrait d’organiser en 2007 une caravane itinérante pour pouvoir présenter son film dans les campagnes roumaines, alors qu’il venait d’être primé à Cannes.

Source :

  • « Le paradoxe du cinéma roumain : succès à l’étranger et salles vides dans le pays », Anca Teodorescu, AFP, fr.news.yahoo.com, 4 octobre 2008.

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