Consolidation du secteur de l’information financière dans le monde

L’annonce coup sur coup, les 1er et 4 mai 2007, du projet de rachat du groupe Dow Jones, éditeur du Wall Street Journal, par News Corp., le groupe de Rupert Murdoch, ainsi que le rachat de Reuters par le Canadien Thomson Corp. ont révélé combien l’information financière focalise désormais l’attention des acteurs médias. Selon l’analyse de Rupert Murdoch, en effet, seule l’information économique et financière justifie auprès des clients une rémunération pour le contenu produit quand la diffusion de l’information d’actualité générale devient de plus en plus gratuite, que ce soit sur Internet ou du fait de la multiplication des titres de la presse gratuite. Cette distinction, qui recouvre en partie celle entre l’information en direction des professionnels et l’information grand public, conduit aujourd’hui à une valorisation sans précédent des organes d’information financière alors même que la presse « traditionnelle » payante, celle des magazines et des quotidiens d’information générale et politique, traverse une période difficile.

Stratégique pour les marchés financiers et les acteurs économiques, l’information économique et financière illustre également, de par sa portée, l’importance des garanties en matière d’indépendance éditoriale. La question s’est posée lors du rachat de Reuters par Thomson Corp. ; elle a été au centre des discussions qui ont finalement abouti au rachat de Dow Jones par News Corp. ; enfin, elle mobilise, en France, les journalistes des Echos qui refusent de voir leur titre cédé à Bernard Arnaud, le patron de LVMH, et préfèrent au contraire l’offre de Fimalac pour sa visibilité stratégique et ses garanties autres que contractuelles en matière d’indépendance éditoriale (voir infra).

Le marché mondial de l’information financière représentait, selon Inside Data Market, un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars en 2006. L’agence américaine Bloomberg en contrôlait 33 %, suivie par Reuters (23 %) et Thomson (11 %). Loin derrière ce qui est devenu un duopole Reuters-Thomson et Bloomberg, le marché se répartit entre Interactive Data (5 %), Dow Jones (3 %), Factset (3 %) et Telekurs (2 %).

Sources :

  • « Thomson-Reuters : un mariage de géants sous conditions », Isabelle Chaperon, Les Echos, 16 mai 2007.
  • « Presse financière. L’enjeu du Wall Street Journal », Pascale Santi, Le Monde, 5 juillet 2007.

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