L’Unesco met en ligne des morceaux choisis de l’histoire de l’humanité

Inaugurée au siège de l’Unesco à Paris le 21 avril 2009, la Bibliothèque numérique mondiale (BNM) propose en consultation gratuite sur Internet une sélection des collections des grandes bibliothèques du monde entier.

Le projet lancé en 2005 par le directeur de la bibliothèque du Congrès américain, James H. Billington, et réalisé sous l’égide de l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture), a bénéficié du soutien financier d’une trentaine de pays, parmi lesquels figurent l’Arabie Saoudite, le Brésil, la Chine, l’Egypte, les Etats-Unis, la France, le Japon, le Royaume-Uni, la Russie. Aux bibliothèques nationales de ces pays se sont associées également des fondations et des entreprises privées. Parmi ses mécènes, la BNM compte Microsoft et Google, qui lui ont apporté respectivement un et trois millions de dollars.

A l’inverse des deux précédents projets, la bibliothèque européenne Europeana et la Google Library (voir le n°9 de La revue européenne des médias, hiver 2008-2009) qui ont déjà permis la mise en ligne de millions de documents chacun, le site de la BNM a opté à la fois pour la rareté et la diversité : la rareté, puisque seulement 1 170 œuvres du patrimoine mondial sont présentées ; la diversité, puisqu’elles proviennent des quatre coins du monde. Europeana et la BNM sont deux projets distincts ; néanmoins, des collaborations pourraient être envisagées.

Le site Web offre un découpage en neuf régions du monde. Le patrimoine européen est le mieux représenté, avec 380 « objets » proposés, suivi de l’Amérique latine et des Caraïbes (320), le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (157), l’Amérique du Nord (133), l’Afrique (122), l’Asie de l’Est (81), l’Asie centrale et méridionale (65), l’Asie du Sud-est (49) et l’Océanie et Pacifique (31).

Des manuscrits, des livres, des revues, des cartes, des gravures, des photos, des enregistrements sonores ou encore des films, constitutifs du patrimoine de l’humanité, datés de 8 000 av. J-C à nos jours, peuvent ainsi être consultés dans leur version originale, ce qui correspond à une quarantaine de langues. Le site en accès libre est disponible dans les six langues officielles de l’Organisation des Nations unies (anglais, arabe, chinois, espagnol, français, et russe), ainsi que le portugais, en raison du rôle important tenu par le Brésil dans le développement de la bibliothèque. A terme, l’allemand et le japonais se joindront à ces sept langues.

A vocation philanthropique, la BNM rassemble des documents dits « primaires », ceux qui participent à l’identité culturelle d’un pays, jusqu’ici géographiquement dispersés. Conforme aux missions de l’Unesco, la Bibliothèque numérique mondiale s’inscrit dans la volonté de promouvoir la diversité des cultures sur le Web.

Sources :

  • wdl.org/fr/
  • « La Bibliothèque numérique mondiale ouvre ses portes », Philippe Crouzillacq, in 01net.com, 21 avril 2009.
  • « Une nouvelle bibliothèque numérique est née », Sandrine Cassini, La Tribune, 22 avril 2009.
  • « La Bibliothèque numérique mondiale, en ligne depuis le 21 avril, réduit la fracture culturelle entre Nord et Sud », Alain Beuve-Méry, Le Monde, 24 avril 2009.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici