En Europe, les médias d’information ne pratiquent pas encore la parité

Les rédactions, en particulier celles de la presse écrite et de la radio, sont encore composées d’une majorité d’hommes.

En 2020, 41 % des reporters dans les journaux, radios et télévisions en Europe sont des femmes, contre 34 % en 2000 : une lente progression de +7 % en vingt ans, selon la sixième édition du Global Media Monitoring Project (GMMP 2020). Il n’en reste pas moins que les femmes deviennent plus facilement présentatrices et journalistes, la parité étant presque acquise dans ces fonctions, avec 47 % de femmes en 2020, ici aussi avec lenteur, +7 % par rapport à 2000. En Europe, les femmes représentent, en moyenne, 46 % de journalistes à la télévision, 43 % sur Twitter, 41 % sur internet et 40 % dans la presse écrite, contre seulement 33 % à la radio.

Entre 2015 et 2020, dates des éditions les plus récentes du GMMP, les différences marquées entre les sexes n’ont pas évolué concernant les thématiques d’actualité. En Europe, les femmes journalistes travaillent davantage sur les sujets liés au genre (55 %), à la science et à la santé (48 %), au social et au juridique (45 %), tandis qu’elles traitent nettement moins des sujets liés à la politique et au gouvernement (37 %) ou de ceux liés à la criminalité et à la violence (31 %). Ces deux derniers domaines de l’actualité restent donc présentés, expliqués et analysés très largement par les hommes, sachant que la politique et le gouvernement occupent une place majeure dans l’agenda médiatique.

Les femmes reporters s’orientent davantage vers des sources et des sujets féminins que leurs confrères masculins. Il existe en moyenne un écart de 5 % entre les hommes et femmes reporters en Europe pour ce qui concerne le choix de leurs sources pour couvrir un sujet d’actualité : un quart (27 %) des sources sélectionnées sont féminines pour les premiers contre un tiers (32 %) pour les secondes. Dans le monde, cette différence dans la sélection des sources entre les reporters hommes et femmes a plus que doublé entre 2015 et 2020, passant de 3 % à 7 %.

Enfin, comme pour les sources ou les sujets d’actualité féminins, l’âge est un critère discriminant. Plus les femmes avancent en âge, moins elles sont nombreuses parmi les journalistes reporters ; aucune n’a plus de 65 ans.

En Europe, seulement 2 % des informations, quelle que soit la thématique, remettent en question les stéréo­types de genre en 2020, contre 4 % en 2010. En retard par rapport à la société, les médias entretiennent ainsi la défiance exprimée à leur égard.

Sources :

  • « Who makes the news ? », Regional Report, Europe (en anglais) et « Qui figure dans les nouvelles ? », rapport mondial (en français), Global Media Monitoring Project (GMMP), 6e édition, 2020, whomakesthenews.org, janvier 2022.

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