Tenues à Deauville le 30 novembre et le 1er décembre 2006, les 15e rencontres européennes de la vidéo font état d’un bilan passablement sombre pour le marché du DVD. En 2005 et en 2006, le chiffre d’affaires de la vidéo est partout en baisse en Europe, entre 7 % et 10 % selon les pays. Le DVD, comme le CD audio avant lui, est victime d’Internet et notamment du téléchargement illégal.
Mais la vidéo a des atouts que la musique n’a pas eus. L’expérience en premier lieu : la musique légale en ligne s’est imposée tardivement, à défaut de formats compatibles et de catalogues communs, alors même que le MP3 offrait la possibilité d’une offre universelle. Pour l’instant, la VOD légale reste peu développée quand l’offre illégale est de plus en plus importante. Les éditeurs devront donc s’unir pour proposer rapidement un catalogue commun de films.
La haute définition est le deuxième atout de la vidéo. En effet, la taille des fichiers interdit pour l’instant un téléchargement rapide des vidéos HD, ce qui laisse prévoir une seconde vie pour le DVD une fois passé en haute définition, d’autant que les téléviseurs HD ont déjà le vent en poupe, bien qu’il n’existe encore aucune offre sérieuse en HD.
Malheureusement pour le DVD en haute définition, les constructeurs ne sont pas parvenus à un accord autour d’une norme commune, trois standards étant actuellement en concurrence, le HD-DVD, le Blu-Ray et le HD-VMD.
D’autres facteurs compteront également à l’avenir : le délai entre la sortie en salles et la commercialisation du film en DVD ou en VOD, enfin la possibilité de commander directement un film depuis son téléviseur sans passer par son ordinateur.
Sources :
- « Le DVD face aux défis de la HD et de la VOD », F. B., Ecran Total, 6 décembre 2006
- « Les défis de l’industrie et de la création audiovisuelle », Serge Siritzky, Ecran Total, 6 décembre 2006.