Alors que les utilisateurs grecs et turcs du site d’échange de vidéos avaient pris l’habitude de s’insulter par vidéos interposées, les premiers reprochant notamment au second d’être un pont avancé de l’Asie en Europe, tous célébrant en général l’histoire des guerres entre les deux pays, la justice turque a finalement décidé de fermer YouTube pour atteinte à l’image de la Turquie, toute critique envers Mustafa Kemal Ataturk, le fondateur de la Turquie moderne, ainsi qu’à l’égard de l’identité turque étant illégale.
Le verdict de la Cour d’Istanbul n’implique pas le gouvernement turc, même si c’est finalement l’opérateur national Turk Telecom qui a dû fermer l’accès au site YouTube. Au moins ce verdict révèle-t-il, en creux, les difficultés d’un droit national applicable à Internet – les vidéos incriminées étant postées depuis la Grèce – et les capacités de contournement des interdits, parfois des limites apportées à la liberté d’expression, offertes par ce réseau transnational de communication.
Source :
- « YouTube banned in Turkey after video insults », Nico Hines, timesonline.co.uk, 7 mars 2007.