L’ouvrage rassemble, sur le thème de la responsabilité des médias, les communications présentées par des universitaires ou des professionnels européens et nord-américains, lors d’un séminaire organisé, en mars 2007, à l’Université de Kalmar, en Suède. L’objet était d’étudier la façon dont, par diverses formes d’autorégulation, les médias peuvent respecter et conforter l’éthique de l’information.
L’introduction générale rappelle que le principe de responsabilité sociale des médias est apparu aux Etats-Unis en 1947, à l’occasion des travaux de la Commission Hutchins, de façon à assurer l’existence d’« une presse libre et responsable », dans l’intérêt du public. Les moyens identifiés pour contraindre les médias à assumer leur mission de façon responsable sont multiples : conseils de presse, médiateurs, codes d’éthique, chartes rédactionnelles, revues critiques… Pour l’un des participants français, « le problème n’est plus de définir des règles de conduite, mais d’obtenir que les médias et les journalistes les respectent » et de « donner force » à ces règles. Pour un universitaire américain, l’information devrait être traitée comme un produit « hybride entre une activité devant permettre de dégager des profits et le service du public ». Un journaliste de même nationalité souhaite que le public soit considéré comme un véritable « partenaire » et non pas seulement comme un consommateur d’informations. Il convient de renforcer la crédibilité des journaux, en expliquant mieux ce qui est fait et en prenant en compte les critiques formulées. Une universitaire allemande, un journaliste norvégien et un autre suédois envisagent, chacun à sa façon, la situation des médias face aux moyens de critique qu’offre désormais Internet. Qualifié de « cinquième pouvoir », le public devrait constituer un « correctif aux médias qui n’assument pas leur mission de façon satisfaisante ». Un autre intervenant évoque l’émission de critique des médias qu’il anime à la télévision publique suédoise. Il est ensuite fait état d’une organisation britannique, regroupant des individus qui se considèrent comme «victimes des médias», ayant pour vocation d’en améliorer la qualité et pour laquelle « la liberté de la presse est une responsabilité que les journalistes assument au nom du public ». Un autre universitaire américain conclut sa présentation en citant Albert Camus : « Une presse libre peut être bonne ou mauvaise mais, de façon certaine, sans liberté, elle ne peut être que mauvaise ».
Media Accountability Today… and Tomorrow. Updating the Concept in Theory and Practice, T. Von Krogh, Göteborg, Nordicom, 158 p., 2008.