Les hotspots 2.0 allient la 3G et le Wi-Fi

Il s’agit d’un enjeu de taille pour les opérateurs de téléphonie mobile qui craignent que l’itinérance entre leur réseau 3G ou 4G et le Wi-Fi ne leur échappe. Si les échanges de prestations entre opérateurs 3G afin d’assurer la continuité du réseau donnent toute satisfaction aux uns comme aux autres au niveau international, la crainte de voir les fabricants des systèmes d’exploitation pour télé- phone portable, comme Google avec Android et Apple avec l’iPhone, devenir les maîtres du Wi-Fi les force à réagir.

Face à l’encombrement des réseaux de téléphonie mobile, la technologie Wi-Fi est devenue un passage obligé. De nombreux opérateurs ont déjà passé des accords d’itinérance Wi-Fi, à l’instar d’Orange avec Deutsche Telekom. Le nombre de points d’accès publics gratuits – hotspots – dans le monde, inférieur à un million en 2010, devrait approcher les six millions en 2015. Réunis au sein de la Wireless Broadband Alliance (WBA), les opérateurs se mobilisent afin de les transformer en hotspots 2.0, ouverts à leur propre accès Wi-Fi.

Ayant déjà permis à leurs abonnés un accès Internet Wi-Fi à travers leur parc de box, les opérateurs français souhaitent dorénavant pouvoir opérer la bascule automatique, grâce à l’identification de l’abonné par sa carte SIM, de leur réseau 3G vers le réseau Wi-Fi, comme SFR l’a déjà expérimenté l’été 2011 avec son service Autoconnect Wi-Fi, et Orange qui le fera très prochainement. En outre, afin de généraliser la complémentarité 3G/Wi-Fi, les points d’accès publics à Internet seront donc spécialement équipés, les hotspots 2.0, assurant ainsi aux abonnés, le cas échéant, une connexion Wi-Fi fournie par leur opérateur de téléphonie mobile. La téléphonie sur IP de Skype pourrait alors constituer une véritable concurrence, du moins en théorie, car les opérateurs de télécommunication ne sont certaine- ment pas pressés de signer des accords d’itinérance. En revanche, d’autres technologies comme celle offerte par la start-up Plugnsurf ont convaincu les opérateurs de se préoccuper finalement plus sérieusement du Wi-Fi. Vendu par les grandes chaînes de distribution de matériel high-tech depuis novembre 2011, le Wobe est un modem qui permet d’utiliser sa clé 3G sur le réseau accessible le plus performant y compris le Wi-Fi, en passant par les hotspots ou les box de tous les opérateurs, faisant fi de la différence de standard. Ainsi, l’utilisateur de Wobe, en basculant sur Internet, peut largement dépasser son quota d’octets à télécharger inclus dans son abonnement. Mais la nouvelle génération des hotspots 2.0 permettra à chaque opérateur de télécommunication de faire valoir la préséance sur son accès Wi-Fi auprès de sa clientèle afin d’éviter que celle-ci ne se disperse. Longtemps ignoré par les opérateurs de téléphonie mobile, le Wi-Fi constitue désormais un nouveau marché. Libre d’entrée, contrairement au prix exorbitant des licences 4G, il permet aussi de compenser les paliers tarifaires imposés sur l’Internet mobile. Reste la question : à quand le Wimax ?

Sources :

  • « Avec iPhone et Android, les mobiles SFR basculent dans le Wi-Fi invisible », Solveig Godeluck, Les Echos, 27 septembre 2011.
  • « Wi-Fi et réseaux mobiles font un mariage de raison », Solveig Godeluck, Les Echos, 2 janvier 2012.
Ingénieur d’études à l’Université Paris 2 - IREC (Institut de recherche et d’études sur la communication)

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici