Les ventes de programmes audiovisuels français à l’étranger ont enregistré un chiffre d’affaires exceptionnel en 2015, selon le CNC et TVFI : 164,2 millions d’euros en 2015 contre 153,8 millions d’euros en 2014, soit une augmentation de + 6,8 % en un an et de + 42,8 % en dix ans.
La multiplicité des acteurs renforce la concurrence sur le marché international des programmes audiovisuels. Ainsi, les plates-formes de vidéo à la demande (VOD et SVOD) représentaient 10,8 % du chiffre d’affaires à l’exportation en 2015, contre 7,9 % un an auparavant. Ce nouveau support de diffusion à l’étranger bénéficie principalement aux œuvres d’animation, mais également, dans une moindre mesure, à la fiction et au documentaire.
À côté des acteurs mondiaux Netflix et Amazon, les plates-formes de vidéo à la demande, particulièrement le modèle par abonnement (SVOD), se multiplient dans le monde, principalement aux États-Unis. Elles représentent un nouveau marché pour les sociétés exportatrices de programmes audiovisuels français. L’étude intitulée « L’exportation des programmes audiovisuels français en 2015 », réalisée par le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) et par TV France International (TVFI), souligne l’attrait des plates-formes américaines pour les productions françaises, à l’instar de Netflix acheteuse auprès de la société Xilam des « droits Monde » de sa série d’animation Oggy et les Cafards ou de la première saison de Versailles, commandée par Canal+, également vendue à Amazon Prime, service de vidéo à la demande du groupe Amazon.
En outre, le développement de services délinéarisés spécialisés dans un seul type de programme contribue également à accroître la demande. Ainsi, commercialisé depuis 2015 et centré sur la « non-fiction », le service américain de SVOD CuriosityStream a acquis les droits de Points de Repères, série documentaire produite par Mad Films. Lancé au Royaume-Uni la même année, à l’initiative de Global Series Network et de Channel 4, le service de SVOD Walter Presents, quant à lui, est consacré exclusivement aux programmes de fiction non anglo-saxons. Cette plate-forme vidéo propose 700 heures de séries, notamment françaises telles que Flics, Résistance, Le Vol des cigognes, Les Hommes de l’ombre et Kaboul Kitchen. Son catalogue devrait tripler de volume d’ici à la fin 2016.
Les bons résultats des programmes français sur le marché international sont toutefois à nuancer au regard de la diminution des préventes, ainsi que des apports en coproduction. En 2015, les préventes affichaient un montant de 36,8 millions d’euros, soit – 34,9 % sur un an, et les apports étrangers en coproduction s’élevaient à 54,1 millions d’euros, soit – 3,9 % sur un an, portant le chiffre d’affaires total des programmes français à l’exportation (ventes, préventes et apports en coproduction) à 255,1 millions d’euros en 2015 contre 266,6 millions en 2014.
À noter également, la part significative des « droits Monde » – cessions de droits pour plusieurs territoires mondiaux, distinguées pour la première fois dans les statistiques – qui atteignait 14 millions d’euros en 2015, soit 8,6 % des ventes mondiales des programmes audiovisuels français. Ce montant illustre la stratégie commerciale des plates-formes de SVOD à l’envergure internationale, comme Netflix et Amazon, qui cherchent à négocier « en gros », afin d’amortir les droits de diffusion sur un continent, voire sur le monde entier.
Source :
- L’exportation des programmes audiovisuels français en 2015, Les études du CNC, CNC et TV France International, septembre 2016.