Après une longue guerre entre Sony et Toshiba pour imposer leur standard sur le DVD du futur, le Blu-Ray de Sony s’impose, ce qui devrait permettre le décollage du marché des DVD haute définition.
La guerre des standards entre Sony et Toshiba sur les DVD haute définition approche de son terme. Le 18 février 2008, Toshiba annonçait mettre fin à la production des lecteurs et enregistreurs de HD-DVD, son standard haute définition, ainsi qu’à la production de graveurs HD-DVD pour PC. Si la production des disques n’est pas encore arrêtée, le compte à rebours a incontestablement commencé.
Sony remporte donc la bataille, bénéficiant d’un parc de lecteurs installé déjà élevé avec l’intégration de son standard Blu-Ray dans ses consoles de jeux PS3, dont 4,9 millions d’exemplaires ont été vendus à fin 2007, mais également d’un catalogue potentiel de films plus important. Ainsi, le jour de l’annonce de l’arrêt de la production de lecteurs HD-DVD par Toshiba, la part de marché potentielle du Blu-Ray était de 68,4 % grâce aux accords passés avec les studios Warner, Fox, Lionsgate, Disney et bien sûr Sony, contre seulement 22,8 % de parts de marché potentielle pour le HD-DVD soutenu par Paramount et Universal. Mais, plus que l’importance du catalogue, c’est probablement l’abandon annoncé de la commercialisation du HD-DVD par les distributeurs américains Best Buy et Wal-Mart qui aura définitivement convaincu Toshiba de mettre fin à une guerre longue et coûteuse face à Sony.
Au-delà de la confrontation Sony-Toshiba, l’annonce du succès du Blu-Ray et de la fin de la guerre des standards sur le marché du DVD haute définition constitue une bonne nouvelle pour l’économie du cinéma. Car la haute définition, en apportant une plus-value qualitative à l’image, permettra peut-être de limiter le piratage et de relancer l’engouement pour le DVD. En effet, les débits disponibles actuellement, même avec l’ADSL 2+, ne permettent pas le téléchargement facile de films en qualité haute définition. Reste à savoir si ce surplus qualitatif permettra d’inverser les tendances à l’œuvre, le téléchargement illégal se banalisant, notamment en France. L’Hexagone est d’ailleurs le seul pays d’Europe où le marché de la vidéo baisse depuis trois ans, alors que le nombre de téléchargements illégaux de films, plus de 100 millions, a dépassé en 2007 les ventes de DVD, qui se sont repliées à 81 millions d’exemplaires, y compris l’achat de séries télévisées.
Sources :
- « Toshiba sacrifie le HD-DVD pour ne pas se ruiner dans une guerre de formats », AFP, in tv5.org 19 février 2008.
- « DVD haute définition : les raisons du succès du Blu-Ray », Clarisse Jay, La Tribune, 19 février 2008.
- « Le piratage lamine les ventes de DVD », Nicole Vulser, Le Monde, 22 février 2008.