Web Operating System. Système d’exploitation sur le Web.
Contrairement aux systèmes d’exploitation installés sur les ordinateurs, comme Windows de Microsoft et Mac OS d’Apple, ou sur les téléphones portables comme Android de Google, le Web OS est utilisé directement depuis un navigateur et donne ainsi accès à des applications en ligne (messagerie, traitement de texte, agenda…). Le Web OS ne fonctionne qu’en se connectant à Internet.
Le développement des applications en ligne, dites à la demande, ou « logiciels en tant que service » (SaaS pour Software as a service), s’appuie notamment sur cette nouvelle génération de systèmes d’exploitation 100 % connectés, le système d’exploitation traditionnel implanté dans un ordinateur ne servant plus alors qu’à la simple tâche d’exécution du navigateur Internet.
Le Web OS permet ainsi aux utilisateurs d’ordinateurs portables, à la capacité de mémoire limitée, de recourir à des applications hébergées, accédant à leurs données stockées sur un serveur distant. Les Web OS vont entraîner la généralisation de l’usage des bureaux virtuels ou bureaux web personnalisés affichant des icônes, des barres de tâches et des fenêtres, comme un ordinateur classique, ainsi que la multiplication des centres de données au cœur même des nouvelles infrastructures informatiques dématérialisées et externalisées baptisées cloud computing, littéralement informatique en nuages (voir le n°9 de La revue européenne des médias, hiver 2008-2009).
De nombreux éditeurs informatiques proposent des systèmes d’exploitation virtuels, parmi lesquels figurent exeOS, Moblin, Ulteo ou Jolicloud. Le dernier en date, baptisé Chrome OS, sera lancé par Google à la fin de l’année 2010. Basé sur son logiciel de navigation Chrome, lancé en septembre 2008 et devenu dix-huit mois plus tard le troisième navigateur le plus utilisé avec 6 % de part de marché, Chrome OS est destiné à une nouvelle génération de netbooks. A l’exception de quelques fonctions, ces mini-ordinateurs portables, équipés de ce système d’exploitation 100 % Web, seront en fait des terminaux Internet : sans disque dur et démunis d’applications autres que le Web OS. Ils ne seront utilisables que connectés, l’essentiel de ce système d’exploitation Web et l’ensemble des données de l’utilisateur étant justement supportés par des serveurs distants. Ces netbooks disposeront juste d’une mémoire flash.
Le code source de Chrome OS ayant été ouvert aux développeurs, les fabricants de netbooks qui envisageraient de s’affranchir de Windows ont ainsi accès gratuitement au logiciel.
Partant de l’idée que le navigateur est le programme le plus important pour les utilisateurs, en tout cas le premier ouvert, mais que le temps de mise en route est trop long sur la plupart des machines, les ingénieurs de Google souhaitent répondre, avec Chrome OS, aux attentes des internautes désireux d’accéder à leurs données avec rapidité, simplicité et de n’importe où, sans avoir en outre à se soucier des mises à jour de sécurité.
Si les Web OS contribuent, par leur fonctionnement, à limiter le piratage des logiciels propriétaires, ils rendent également inutile l’emploi d’ordinateurs pourvus d’une grande capacité de mémoire. Cependant, leur usage reste entièrement tributaire d’une facilité d’accès à Internet, ce qui peut constituer un frein à leur développement. En outre, l’internaute peut s’inquiéter de voir l’ensemble de ses données personnelles stockées sur les serveurs de l’éditeur. Avec Chrome OS, Google poursuit son offensive à l’encontre de Microsoft, dont le système d’exploitation Windows équipe toujours neuf PC sur dix dans le monde.