La télévision entre dans l’ère de la fragmentation de masse : tel est le constat établi par la deuxième en-uête annuelle de la société de conseil américaine Accenture, réalisée dans 13 pays dont cinq européens (Allemagne, Australie, Brésil, Corée du Sud, Espagne, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Malaisie, Mexique, Royaume-Uni, Singapour), auprès de 13 600 personnes. En constante augmentation, la consommation de la télévision se fragmente (40 % des téléspectateurs interrogés regardent au moins six chaînes de télévision par semaine en 2009, contre 35 % en 2008, et 39 % en regardent huit ou plus, contre 33 % l’année précédente) et ce sur tous les supports disponibles de réception (74 % des personnes interrogées seraient prêtes à regarder la télévision sur leur ordinateur en 2009, contre 61 % en 2008, et 45 % sur un terminal portable, contre 32 % l’année précédente). Regarder la télévision sur un téléphone portable intéresse trois fois moins les téléspectateurs des pays industrialisés (entre 22 % et 26 % des Américains, Britanniques et Allemands) que ceux des pays émergents comme le Mexique, le Brésil ou la Malaisie (entre 65 % et 71 %). L’étude révèle également que, malgré la crise, les consommateurs disposés à payer pour un service de programmes numériques sont de plus en plus nombreux (49 % en 2009, contre 37 % en 2008). Tandis que 40 % des consommateurs déclarent préférer regarder de la publicité en échange de contenus gratuits. La formule de l’abonnement l’emporte sur celle du paiement à l’acte auprès des téléspectateurs, qui sont prêts à payer quelle que soit la tranche d’âge à laquelle ils appartiennent (25 % préfèrent l’abonnement illimité, 12 % le paiement à l’épisode et 9 % pour une saison d’une série). Si les jeunes spectateurs sont les plus enclins à dépenser de l’argent pour des contenus numériques (60 % des moins de 25 ans, contre 38 % des plus de 55 ans), ils sont également les plus nombreux à accepter de regarder de la publicité en échange de contenus gratuits (45 % des moins de 25 ans contre 37 % des plus de 55 ans). Contrairement aux ventes de DVD, qui chutent de 6 % en 2009, à la vidéo à la demande (-5 %) et au téléchargement de contenus sur un téléphone portable ou sur un ordinateur (-3 %), l’abonnement à des services numériques de contenus audiovisuels, selon l’enquête Accenture, n’est guère affecté par la baisse de la consommation des ménages.
Television : Entering the era of mass-fragmentation, The Accenture Global Broadcast Consumer Survey, Accenture, 30 p., accenture-blogpodium.nl, 2009.